Île à marée haute, presqu'île à marée basse. Noirmoutier est alternativement l'une et l'autre mais depuis 1971 on n'y va plus en bateau, un pont ayant été construit entre le continent et le bourg de Barbâtre. Mais c'est le franchissement du Gois, la route submersible, qui est le plus impressionnant. On attend le reflux des eaux, on s'engage sur la chaussée un peu vaseuse, on pense au passage de la mer Rouge mais les seuls poursuivants sont les voitures des touristes qui attendent leur tour. En roulant sur le fond de la mer, à intervalles réguliers, d'étranges mâts rouillés à échelle surmontés d'une plateforme, accompagnent la traversée. S'accrochant à cette ultime chance, les retardataires pris par la montée des eaux éviteront la noyade mais ne manqueront rien de l'engloutissement progressif de leur belle automobile... Vous voici à nouveau sur la terre ferme, la marée est remontée, nous sommes donc sur une île. Elle est toute en longueur (18 km), étroite au sud (500 mètres par endroit), plus large au nord (jusqu'à 12 km) et pas très haute (20 mètres au bois de la Chaize, quelques centimètres du côté des marais salants). Le climat est très doux, y compris en hiver. On y trouve de grandes plages de sable fin bordées de dunes, et plus au nord un relief et des côtes plus rocheuses. À l'intérieur, les champs cultivés alternent avec les forêts de chênes verts et les marais salants. La ville de Noirmoutier ne date pas d'hier, elle a connu les attaques vikings, les guerres de religion puis celles de Vendée . De nombreux monuments témoignent de cette ancienneté comme le château du IXème siècle, l'église Saint-Philbert ou encore l'hôtel d'Elbée (XVIIIème), devenu un luxueux hôtel de charme. C'est aussi un port de pêche et de plaisance, avec toute l'activité touristique qui va avec. On y vient voir le retour des bateaux, boire un verre de blanc au coucher du soleil, retrouver des amis... Car à Noirmoutier, en toute discrétion, les vieilles familles bourgeoises ont leurs habitudes depuis plusieurs générations. Elles se mêlent à un tourisme estival plutôt familial, ce qui fait de cette île un lieu qui sait rester calme malgré la forte concentration humaine du 15 juillet au 15 août. À ne pas manquer : les plages ombragées du bois de la Chaize, les deux réserves naturelles de l'île (les marais de Müllembourg et le Polder de Sébastopol) et la très belle promenade des Souzeaux pour gambader de crique en crique.