Venir à La Trinité, c'est presque obligatoirement sacrifier au mythe de la navigation hauturière et des grandes courses transatlantiques. Vous voici aux premières loges, car l'hôtel et le restaurant surplombent légèrement l'extrémité du quai, à seulement quelques mètres du passage des bateaux. Dès les premières marches, le ton est donné: terrasse en teck, sièges et parasols terracotta, mini-palmiers. Déjà on voudrait s'asseoir pour un premier verre, observer le va-et-vient des voiliers, vieux gréements, petits chalutiers ou trimarans de compétition. Pourtant, les chambres ne sont pas mal non plus, avec leur mobilier anglais en pin ciré, leurs petites banquettes Napoléon III au pied des lits, leurs fauteuils balinais ou tressés. En plus du nom d'une île voisine, chacune a sa couleur: blanc et marine pour l'une, beige et vert écossais pour l'autre, rouge brique et crème pour la suite (superbe avec sa cheminée de marbre noir, ses gravures anciennes et son salon-véranda), etc. 'Belle-Île' et 'Bréhat' sont en plus très lumineuses grâce à leur double exposition. L'ambiance chaleureuse et leur excellent niveau de confort les rendent attrayantes en toute saison, de sorte qu'entre le restaurant sur place et le magnifique bar (fauteuils club, cheminée, illustrations marines, bois foncé et subtils éclairages) fréquenté par les stars de la voile on en viendrait presque à souhaiter qu'une petite pluie vienne arroser les Hortensias et nous y laisse prendre racine.