Entre Léman et Chablais, Thonon-les-Bains navigue entre deux rives. En contrebas de la terrasse de la ville haute, la vaste étendue du 'Grand Lac' Léman. On y observe les va-et-vient des embarcations nombreuses avant de rejoindre, par funiculaire, la ville basse et l'actif port de Rives, ses nombreux belvédères sur le lac et son Ecomusée. De la rive suisse à la rive française, les bateaux 'navettent' régulièrement pour décharger leur lot de frontaliers et de touristes franco-suisses. Car si Thonon-les-Bains fut une ville thermale d'importance dès le XIXème siècle - la Versoie jaillit toujours à la fontaine à l'entrée des thermes -, aujourd'hui, on la recherche pour sa proximité avec Lausanne via le Léman et son offre d'hébergements dans un cadre agréable. Entre lac et montagne, la capitale historique du Chablais savoyard aux nombreuses églises et chapelles, possède un remarquable patrimoine culturel et des sites naturels qui dépassent largement les frontières de la ville. Comme en témoigne le Musée du Chablais aménagé dans le château de Sonnaz, une ancienne résidence des ducs de Savoie au XVIIe siècle, et, plus ancien, le château de Rives, un des rares monuments du Moyen-Age encore conservé en Chablais. Mais la destinée de Thonon est originellement marquée par le domaine de Ripaille à l'important vignoble de vin de Savoie, produisant le crépy, et son château-monastère fortifié - la dernière résidence du premier duc de Savoie, Amédée VIII devenu l'antipape Félix V au XVe siècle, puis temporairement monastère de chartreux jusqu'à la Révolution. Pour se rendre compte de l'étendu de Thonon, sous influences dauphinoises et savoyardes, il suffit de se rendre sur la colline fortifiée des Allinges. Elle était autrefois séparées en deux repaires entre comtes de Savoie, à l'est - belle vue sur le bas Chablais et la dent d'Oche ( 2 221 m) à proximité de la frontière vaudoise -, et seigneurs du Faucigny, à l'ouest - vue étendue sur le lac Léman, Thonon et le Jura. Les rives internes de Thonon, quant à elles s'étendent de part et d'autre de la Dranse qui se jette dans le Léman en formant un delta - classé réserve naturelle - après avoir creusé son sillon torturé depuis Bioge où la rejoint la Dranse de Morzine et la Dranse d'Abondance. Plus en amont, en direction de Saint-Jean d'Aulps à l'Abbaye de renom, il ne faut pas manquer les impressionnantes Gorges du Pont du diable. Elles témoignent de la force phénoménale de cette rivière tumultueuse. Aux influences savoyardes et suisses, on se régale d'une gastronomie thononaise qui fait la part belle aux poissons de lac et à la chance d'accueillir, depuis 1902, l'école hôtelière internationale Savoie-Léman - elle a formé le grand chef Georges Blanc, entre autres. Pour savourer les délices espérés, un séjour s'impose dans un cadre plaisant (du charmant La Plage à la familiale A l'Ombre des Marronniers).