Pourquoi les Guides Rivages recommandent
Arboretum de Segrez
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« Voir Segrez une fois peut laisser un souvenir plus important que d’en voir d’autres mille fois. » écrit Marcel Proust dans « Les plaisirs et les jours » (1896). Ce sentiment est toujours d’actualité devant les proportions du paysage et la richesse botanique à y découvrir. En 1730, le marquis d’Argenson, ministre de Louis XV, devient locataire « à vie » du domaine. Il y reçoit littérateurs et encyclopédistes. Il est aussi le responsable de la création des voies d’eau et plante notamment des groupes de Liriodendron tulipifera et de Taxodium distichum. Le parc est restauré en 1856 par Alphonse Martin Lavallée, fondateur de l’Ecole centrale de Paris. Son fils Alphonse Pierre (1836-1884), fou d’horticulture, profitant de la richesse et de la variété des terrains, crée l’arboretum Segrezianum, alors l’un des plus importants du monde, au rythme de 400 à 500 nouvelles plantations par an, portant la richesse du lieu à 6 500 espèces. Le nom de cet éminent botaniste, auteur de plusieurs ouvrages, président de la Société centrale d’horticulture de France (future SNHF), connu pour ses travaux sur les plantations agricoles, perdure au travers d’une variété de raisin et d’une autre de rose. Après une longue période d’abandon, le site devient la propriété de la famille Picard en 1953, et depuis 1975 l’arboretum retrouve un nouvel élan grâce à l’investissement du botaniste Franklin Picard, vice-président fondateur du CCVS et frère du propriétaire. La palette végétale continue à s’enrichir de l’ordre de 20 à 40 espèces annuellement. Les visites guidées permettent de se rendre compte de cette richesse. Face à l’église gothique (xiiie siècle) de Saint-Sulpice-de-Favières, cet arboretum privé de 24 hectares est à découvrir pour son patrimoine arboré (arbres aux 40 écus, copalmes d’Amérique, Fraxinus holotricha, Juglans microcarpa, oranger des Osages, Parrotia subaequalis, Pterocarya x rehderiana…), sa grotte aux coquillages du xviiie siècle, son orangerie, sans oublier le groupe de trois faux de Verzy, constituant une voûte végétale remarquable. L’automne est une période de visite recommandée pour le spectacle proposé par les colorations des feuillages.