Pourquoi les Guides Rivages recommandent
Harmas de Jean Henri Fabre
“
Jean Henri Fabre (1823-1915) est un homme fascinant et injustement méconnu en France, contrairement au Japon. Pourtant, en 1951, un film d’Henri Diamant-Berger intitulé « Monsieur Fabre » lui fut consacré, avec dans le rôle-titre Pierre Fresnay. Ce savant autodidacte est à la fois naturaliste, entomologiste, botaniste, peintre, poète, enseignant et directeur d’une école primaire à vingt ans… Il est aussi un homme à l’œuvre littéraire abondante, avec plus d’une centaine d’ouvrages de vulgarisation à son actif dont les 10 volumes des « Souvenirs entomologiques », correspondant avec Charles Darwin, et apprécié de Frédéric Mistral. De 1879 jusqu’à sa mort, Jean Henri Fabre occupa cette propriété proche du mont Ventoux, dénommée « l’Harmas » (« terrain en friche » en vieux provençal). Il y mena ses recherches sur les insectes et la botanique. Fermé au public depuis l’an 2000 pour restauration, ce Monument historique a rouvert en 2006. Ces travaux ont permis de restaurer le mas en « maison de mémoire » et de restituer l’ambiance initiale de la friche perdue. L’allée de lilas conduit à la maison en crépis rose aux volets verts et aux potées fleuries. Cette demeure conserve dans le cabinet de travail aux grandes vitrines les précieuses collections (coquillages, fossiles, minéraux, herbiers aux 20 000 planches, aquarelles, ouvrages et manuscrits). Le jardin de 9 500 m2 a retrouvé son tracé et ses plantations d’époque en trois parties : les parterres résolument horticoles, l’harmas et le parc arboré d’aspect sauvage. Autour du bassin circulaire surélevé, les parterres comportent des collections d’iris, yuccas, hémérocalles, roses, fougères, bambous, bananiers, agaves, cactées… Dans le parc, se remarquent des chênes verts et kermès, un cèdre de l’Atlas, des pins d’Alep, des photinias et arbousiers. En tout, 500 espèces végétales sont dénombrées. Le verger potager rassemble pantes aromatiques, tinctoriales, médicinales et de curiosités. La friche a retrouvé cistes, coquelicots, chardons… Jean Henri Fabre n’aurait pas honte de cette rénovation car en plus des plantes étiquetées, il serait heureux d’y voir cigales, libellules, papillons, rossignols.