Pas encore en montagne mais déjà plus en plaine, Prades est l'entre-deux, au pied du Massif du Canigou . Pile au centre des Pyrénées-Orientales , la capitale de la micro-région du Conflent jalonne le parcours du fleuve côtier de la Têt, qui file jusqu'à Perpignan . Cette ville patrimoniale, sur la route du ski et de la principauté d'Andorre, s'érige désormais en destination. 'Nous avons tout, dans la proximité', déchiffre Sharon O'Kane, qui dirige la chambre d'hôtes Le 225 . Cette Irlandaise Sharon a rejoint Prades 'car il n'y a pas de vent'. Prades ne se livre pas tout de suite. Dans son cœur historique, l'église Saint-Pierre abrite jalousement l'un des plus grands retables baroques de France. Cette oeuvre révèle le lustre d'antan, porté par une agriculture riche, illustrée par l'eau des ruisseaux qui serpentent. Tout autour de la ville, les champs de pêchers et d'abricotiers montrent encore cette vocation. Guère plus haut, le climat est propice à la pomme du Conflent, en fort regain d'intérêt. Seconde patrie du musicien Pablo Casals, qui l'avait choisie en 1939 pour fuir le franquisme, Prades porte une forte empreinte artistique. En juillet-août, le festival de musique de chambre créé en 1950 par celui qui a donné son rôle d'instrument majeur au violoncelle, draine une bonne centaine de musiciens. La fréquentation de personnalités internationales produit du prestige pour la ville. Le festival des Ciné-Rencontres , par où sont passés Louis Malle, Bernardo Bertolucci, renforce cet esprit, depuis 1959. Pour comprendre la ville, la brève marche vers l'abbaye bénédictine de Saint-Michel de Cuixà économise les discours. Ce site est à rejoindre en suivant la ligne des ruisseaux qui descendent du Canigou, dans le village mitoyen de Codalet. Un point de repère à Prades ? Le marché du mardi et du samedi, où le secteur se donne rendez-vous. Dans le sillage des années 1970, les fromages de chèvre fabriqués dans les coins de la vallée font la réputation de ce forum de vie sociale.