Jardin des plantes de Montpellier

L’enseignement de la botanique à Montpellier est aussi ancien que son école de médecine qui date du XIIe siècle. Au primitif hortulus succéda le jardin des plantes actuel qui, créé par édit royal en 1593, est le premier établissement du genre en France. Il comportait alors des banquettes surélevées où étaient cultivées les plantes médicinales, aromatiques et potagères, et un tertre artificiel, « le monticulus », que le fondateur, Pierre Richer de Belleval, avait conçu comme un véritable site écologique. Il s’est accru au cours des siècles d’une école systématique, d’un arboretum et d’un parc paysager. De cette époque persistent peu de témoins : un arbre de Judée, un phillaire, la « montagne », dont quelques terrasses subsistent, et des fragments de sculptures de constructions disparues. Les médecins naturalistes tels Guillaume Rondelet, Pierre Magnol, François Boissier de Sauvage et Antoine Gouan, ont eu de nombreux élèves et ont fait de Montpellier aux XVIIe et XVIIIe siècles une petite capitale de la botanique. Un autre éminent botaniste et biogéographe fut Augustin-Pyramus de Candolle. C’est dans son école systématique que fut élaborée une première classification des végétaux et où figure un arbre aux quarante écus de plus de deux siècles. Ce haut lieu est consacré par les bustes de tous les hommes de science qui ont œuvré ici. Actuellement, comme lors de sa fondation, le jardin des plantes demeure un des plus beaux fleurons de l’Université. Il est toujours fréquenté par une pléiade de botanistes, d’étudiants, de médecins et de pharmaciens. Les poètes se laissent séduire par son charme romantique et les amoureux viennent méditer auprès du cénotaphe de Narcissa et de « l’arbre aux amoureux ». L’état du Jardin des plantes de Montpellier nécessite une restauration dans les prochaines années. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’étude préalable à cette restauration, des 'Rencontres scientifiques autour du Jardin des Plantes' s'y sont déroulées en 2006 et 2008. La restauration de la serre Martins a débuté en 2009 et s'achève en 2011. Elle présente au public la biodiversité des plantes adaptées aux milieux secs.