Parc et jardins du château de Kolbsheim

Le château de Kolbsheim (XVIIIe et XIXe siècles) adopte une architecture caractéristique de l’Est (toit à double pente et pavillons latéraux « à l’impériale ». Après la cour, se découvre un parc (inscrit à l’IMH) insoupçonné depuis la rue, dominant la plaine d'Alsace. Il est constitué de jardins en terrasses dites « à la française », au tracé géométrique, et d’un parc à l'anglaise descendant vers la Bruche et planté d’arbres centenaires. Ce parc, en grande partie rasé pendant la première Guerre mondiale, fut entièrement recréé à partir des années 1920 par son propriétaire Alexandre Grunelius, avec le concours du paysagiste anglais Breggins. Les terrasses sont caractérisées par des topiaires, parterres fleuris bordés de buis, salles de verdure, bassins et des statues (provenant du château des Rohan de Saverne et du jardin du château d’Angleterre à Bischheim). Sur l’un des murs de soutènement, un chemin de croix en grès est dû au sculpteur Philippe Kaeppelin. Le vert du gazon et des ifs taillés est animé par les floraisons des roses, pivoines, pieds-d’alouette, chèvrefeuilles, iris… En partie basse de ces terrasses, la grande originalité du site est une très belle et longue allée de charmille rythmée par des arceaux, sorte de galerie ombragée, conduisant au parc à l’anglaise. Ce lieu est marqué par les témoignages de l'aventure spirituelle que vécurent Antoinette et Alexandre Grunelius dans leur amitié avec les philosophes Jacques et Raïssa Maritain, enterrés dans le cimetière du village. Jacques Maritain (1882-1973) disait justement à propos de Kolbsheim, « Je rêve à la paix de votre terrasse d'où l'on peut voir le monde sans être du monde. », paix hélas menacée depuis plusieurs années par le projet d’autoroute A 355 du grand contournement ouest de Strasbourg passant à quelques centaines de mètres de là.