Jardin de l’Alchimiste

Pierre Isnard, voisin de Nostradamus, était maire et consul d’Eygalières, et alchimiste supposé. Il fit construire sa demeure, le Mas de la Brune, en 1572. Les actuels propriétaires ayant mené des recherches sur ce personnage se sont intéressés à l’alchimie. Ces études ont été prétexte à la réalisation d’un jardin très contemporain dû aux paysagistes Arnaud Maurières et Eric Ossart. Le prologue est un labyrinthe dont le parcours dessine le mot « Berechit » (« au commencement » en hébreu, premier mot de la bible). Le jardin « magique », évoque les utilisations ancestrales des plantes dans les traditions populaires et la littérature provençale ; elles sont d’ailleurs placées selon les propriétés que leur attribuaient les sorciers de la région. Cette végétation dite magique, donne une leçon d’ethnobotanique à travers les temps et les légendes, comme l’utilisation du romarin dans la composition des philtres d’amour ou du sureau dont le bois sert à la réalisation des baguettes magiques des fées. L’accès aux jardins dédiés à l’alchimie se fait au travers d’un alignement de rideaux blancs, marquant la frontière entre magie et alchimie. La quête de la pierre philosophale est répartie en trois œuvres (au noir, au blanc et au rouge) déclinées en trois jardins respectifs avec bassins. L’œuvre au noir, dans un parcours labyrinthique évoque la naissance et le développement physique de l’homme. L’œuvre au blanc, parmi une opulence de graminées panachées et de rosiers blancs, suggère le développement intellectuel et affectif. Enfin, l’œuvre au rouge, au dessin étoilé, permet de trouver le sens de la vie. La géométrie et les symboles de ces lieux invitent à une double quête, matérielle (transmutation du plomb en or) et spirituelle (recherche du sens de la vie). Au-delà de cette quête, c’est une découverte originale des croyances aussi bien liées à l’humain qu’au végétal.