Jardin du château de Cormatin

Autour d’un château qu’il reconstruit à partir de 1606, Antoine du Blé d’Huxelles fait tracer dès 1614 un vaste jardin avec parterre de broderie, labyrinthe, fontaines sculptées et pièces d’eau. Vers 1814, douves et canaux sont comblées avec de la terre des jardins. En 1990, leur « recreusement » permet de rétablir la plate-forme au-dessus du niveau des inondations. A partir de 1992, de nouveaux jardins, faute de plan d’origine et de traces archéologiques, cherchent à faire renaître l’esprit des jardins maniéristes en harmonie avec le château. Ce dernier est exceptionnel par la richesse de ses décors intérieurs peints (1628) et notamment celui du cabinet de méditation illustrant le combat de l’homme à la recherche de son salut spirituel. Cette quête a guidé la composition des jardins. Un grand parterre de 6 700 m2, bordé de plates-bandes richement fleuries et rythmées par de grands ifs géométriques, est découpé par des allées engazonnées, où sont disposées 96 pots de pélargoniums odorants, sédums, lauriers, etc. Au centre de cette évocation du paradis terrestre un bassin symbolise par sa forme (un carré à 4 lobes) l’alliance entre la terre et le ciel et est planté d’un arbre de vie en fer forgé crachant de l’eau. La recherche du salut est illustrée par un remarquable labyrinthe de buis, symbole de la vie terrestre. Au centre du labyrinthe, une volière symbolise la résurrection tandis que des perruches nous conduisent à la coupole, symbole du paradis céleste. Au-delà de ce parcours spirituel, le parc est agrémenté d’un bosquet avec statues, de l’allée Lamartine ombragée de 200 tilleuls, d’un quinconce de 164 Liquidambar fastigiés, miroir d’eau, d’un théâtre de verdure et d’un potager adossé à l’orangerie, transformée en salon de thé. Le parc renferme des arbres remarquables à l’instar d’un chêne au tronc de 5,80 m de circonférence et de sept cyprès chauves plantés en 1785 dans le canal. Cormatin, lieu très bien entretenu, est une source d’étonnement assuré pour le visiteur.