Jardins d’Albertas

Une nouvelle découverte historique situe les origines du jardin dans les années 1650 quand Henri de Séguiran, Premier président de la Cour des comptes et Lieutenant des mers pour le Cardinal de Richelieu, est seigneur de Bouc. Il réalise de nombreux achats de jardins « en dessous de la fontaine » du village, pour donner l’espace nécessaire au jardin d’agrément qui comprendra des parterres de buis, une grande fontaine en marbre, une tonnelle, un petit pavillon, une tèse (allée étroite plantée d’arbres de buissons touffus à baies, originellement destinée à la pratique de la chasse aux oiseaux). La palette végétale comprenait des allées d’ormes, chênes, peupliers et noisetiers, mais aussi des arbres fruitiers et des légumes pour la table du seigneur. En 1678, le jardin ressemblerait plus à son état actuel avec quatre grandes statues (« le Gladiateur d’Ephèse », « Mars », « un frondeur » et « Hercule »), huit tritons en pierre de Calissanne et des jets d’eau, cascades, bassins et le « dôme des coquillages » (salle de fraîcheur). Le plan daté de 1751 des jardins de Bouc (qui pendant des générations faisait dater les jardins du XVIIIe siècle) semble montrer une idée d’aménagements possibles, avec l’emplacement d’un château, jamais réalisé. Le visiteur d’aujourd’hui découvre donc ce jardin en franchissant l’entrée marquée par une grille en fer forgé. A l’intérieur du jardin haut, les bassins et le boulingrin se dessinent peu à peu, annonçant déjà un jardin avec un sens aigu de la composition. Le bassin dit « aux dix-sept jets » restauré en 1986 est alimenté par les huit tritons de pierre soufflant l’eau au moyen de conques. A leurs côtés, quatre atlantes supportent la terrasse du parterre (restaurée en 1998). Les jardins d’Albertas constituent un paysage unique d’où se dégage une atmosphère particulière, sans doute à attribuer à la complémentarité entre site et jardin.