Pourquoi les Guides Rivages recommandent
Jardins du château de la Ballue
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Sur une idée de l’éditeur Claude Arthaud, alors propriétaire du château en granit doré, les architectes François Hébert-Stevens et Paul Maymont créent en 1973 deux jardins, l’un maniériste dans l’esprit du XVIIe siècle, et un second classique. Ils sont issus d’une composition basée sur des effets de perspectives et riche en références à l’art des jardins (bosquets, théâtre de verdure, allée de tilleuls, labyrinthe…). Les jardins sont des images traditionnelles de la puissance et de la gloire, mais aussi du plaisir. Quelques saisons négligés et ils perdent leur identité. Aussi depuis 1995, les propriétaires suivants, également éditeurs, redonnent vie au site. Cela traduit bien le regain d’intérêt pour la conservation et la restauration des jardins historiques associé au respect de leur esthétique d’origine. Au-delà du classicisme géométrique, les propriétaires, passionnés d’art contemporain, ont ajouté leur touche personnelle en plaçant dans ces chambres des œuvres d’art donnant une fantaisie supplémentaire au jardin. Cette dimension culturelle a toujours été présente à la Ballue puisque cette propriété a déjà séduit Chateaubriand, Balzac qui s’en inspira pour écrire « Les Chouans », Victor Hugo pour « Quatre-vingt-treize » et Musset. Aujourd’hui, M. et Mme Mathon ont, à leur tour, racheté le domaine et s’attachent à en préserver l’environnement. Ils invitent à un parcours dans des « jardins verts en noir et blanc » où, tel un exercice de style, la couleur n'est que ponctuation. Les treize chambres de verdure du jardin maniériste se succèdent dans un dédale à travers des scènes variées et surprenantes. La lumière jouant entre les topiaires, les cyprès, ou encore sur les écorces blanches des bouleaux, renforce les effets visuels. L’harmonieuse relation du « jardin classique » avec l’environnement rappelle les jardins toscans. Composition et sculptures contemporaines font de ces jardins inscrits un lieu exceptionnel où le végétal conforte les intentions du projet en soulignant les axes ou les directions, et a une place prépondérante, comme le confirme la liste des plantes remise aux visiteurs. Situés à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel, ces jardins inscrits à l'IMH et leur panorama exceptionnel méritent vraiment d'être préservés et connus.